Comprendre la norme NF EN 12825

La norme NF EN 12825 a vu le jour en janvier 2002.

Elle a été créée et adoptée par tous les fabricants Européens reconnus. Elle comprend 26 pages, et elle est disponible auprès des organismes de gestion des normes. Vous trouverez ci-dessous quelques lignes directrices

1. Flèche sous charge

1.1 – Coefficient de sécurité

La majorité des fabricants Européens privilégient le coefficient de sécurité de 2, le coefficient 3 n’est utilisé que dans des cas exceptionnels. Ce qui veut dire que lorsque un système supporte 450 kg par exemple, le fabricant doit prouver que son système casse au moins à 450 x 2 = 900 kg !

1.2 – Classe de flèche

Classe de flèche Flèche maximale :

  • A – 2.5 mm
  • B – 3.0 mm
  • C – 4.0 mm

Lors du choix d’un plancher surélevé, le prescripteur doit choisir la classe de flèche qu’il souhaite obtenir. C’est ici une notion d’élasticité du système qui est recherchée.Est-ce que j’admets que mon système se déforme de 2.5 mm pour une charge de X ( classe A ) , ou puis-je tolérer une flèche de 3.0 mm ou 4.00 mm ?

  • La majorité de nos clients demandent une classe A, extrêmement contraignante au détriment de la classe C, la plus permissive.
  • Lorsque l’on marche sur un plancher surélevé, il est naturel d’avoir un produit résistant bien à l’effort, et ne pas se retrouver sur un trampoline.

1.3 – Classe de charge

( avec une coefficient de sécurité de 2 et 1 daN = environ 1 kilogramme )

CLASSE DE CHARGE

CHARGE DE RUPTURECHARGE ADMISSIBLE
1400 daN200 daN
2600 daN300 daN
3800 daN400 daN
4900 daN450 daN
51000 daN500 daN
61200 daN600 daN

Si vous autorisez une charge d’environ 300 kilos ( 3 kN ) sur le système, en une point quelconque, alors le système devra satisfaire à des tests de rupture de 2 x 300 = 600 kilos ! .

Bref, un fabricant vous indique que son système est classé 2A par exemple avec un coefficient de sécurité de 2 , cela signifie :

  • Que le système a cassé en différents points de test de charge à des valeurs
    de 600 kilos au moins
  • Que le système a résisté en différents points de test de charge à une charge
    de 300 kilos et que la flèche n’a jamais dépassé 2.5 mm à ce moment là !

Autres exemples :

  • 1A – Le système résiste à 200 kg, la rupture est supérieure à 400 kg, la flèche ne
    dépasse pas 2.5 mm pour 200 kg
  • 6A – Le système résiste à 600 kg, la rupture est supérieure à 1200 kg, la flèche ne
    dépasse pas 2.5 mm pour 600 kg
  • 3A – Le système résiste à 400 kg, la rupture est supérieure à 800 kg, la flèche ne
    dépasse pas 2.5 mm pour 400 kg
  • 3B – Le système résiste à 400 kg, la rupture est supérieure à 800 kg, la flèche ne
    dépasse pas 3.0 mm pour 400 kg
  • 3C – Le système résiste à 400 kg, la rupture est supérieure à 800 kg, la flèche ne
    dépasse pas 4.0 mm pour 400 kg
 

1.4 – Principes généraux pour les tests de charge

Le fabricant doit prouver que ses tests sont réalisés selon les principes de la norme :

  • Les outillages qui servent à mesurer les résultats doivent être entretenus et vérifiés, raccordés à la chaîne d’étalonnage nationale,
  • Les courbes de déformation doivent être enregistrées ,
  • Les produits objets des tests doivent être tirés au hasard dans une production ,
  • Les tests doivent être réalisés, non pas sur une seule dalle , mais sur un système complet ( dalle + revêtement + vérin + tête de vérin + traverses de renfort si besoin )
  • Des pré-tests doivent être réalisés pour connaître le coté le plus faible d’une dalle ( il y en a toujours un, du à la nature du composant principal, bois ou béton ). C’est sur ce coté que sera fait le test de charge, et non pas sur les autres.
  • Les tests sont réalisés sur un système qui doit refléter la réalité d’un plancher surélevé, à savoir positionnement du système afin que les dalles soient cadrée, les vérins maintenus ou collés au sol.
  • Les tests sont réalisés avec un poinçon ( carré de 25×25 mm) : au milieu du coté le plus faible, au centre et au point jugé le plus à risque ( généralement en angle de dalle, à 7 cm sur la diagonale ).
  • Le système doit permettre d’appliquer un effort régulier à une vitesse de 12 daN / seconde
  • La flèche résiduelle mesurée sur un système ( déformation acquise par le système sous pression de la classe de charge souhaitée ) doit être inférieure à 0.50 mm

1.5 – Eléments porteurs

Les éléments porteurs des dalles de planchers (appelés généralement vérins ) doivent résister à une charge égale à 4 fois la charge admissible. L’effort est axial, mesuré comme précédemment à une vitesse de 12 daN / sec, avec un poinçon de 50×50 mm axé sur la partie haute de l’élément.

2. Essais d’impact d’un corps dur / d’un corps mou

Ces essais sont issus de normes étrangères et rattachés depuis à la présente norme.

2.1 – Corps dur

Un poids d’environ 4.5 kg, cylindrique à son extrémité est lâché d’une hauteur de 600 mm. Il doit être mentionné sur le Procès Verbal d’essai ( PV ) d’essai si le système a résisté au choc, et les déformations observées.

2.2 – Corps mou

Un sac de sable d’un poids d’environ 40 kg, plat à son extrémité est lâché d’une hauteur de 1000 mm. Il doit être mentionné sur le PV si le système a résisté au choc, et les déformations observées.

3. Dimensions

Avoir un système qui résiste à la charge c’est bien, mais avoir un système qui assure aussi l’interchangeabilité des éléments dans le temps c’est aussi très important !

C’est pour cette raison que les normes inclues les tolérances dimensionnelles des systèmes, et notamment des éléments horizontaux, les dalles !

Les dimensions sont caractérisées par les côtes prises sur les cotés des dalles, mais aussi l’équerrage de ces dalles. La norme définie une méthode précise pour ces mesures. Elles doivent être mesurées et exprimées en 1/100 mm, avec des instruments étalonnés, rattachés à la chaîne nationale d’étalonnage.
Les tolérances dimensionnelles de la norme donnent 2 classes (1,2) en fonction des caractéristiques attendues.

SPECIFICATIONDALLES TECHNIQUES
CLASSE 1
DALLES STANDARD
CLASSE 2
Longueur+/- 0.20 mm+/- 0.40 mm
Equerrage+/- 0.30 mm+/- 0.50 mm
Rectitude+/- 0.30 mm+/- 0.50 mm

Le respect de ces côtes est extrêmement important !

Des dalles de « faux équerre » seront inmontables, imaginez un losange alors que votre attente est un carré.

Imaginez également un plancher, bien calé, dont toutes les dalles feraient 1 mm de plus sur un coté, comment changer la dalle de sens ?, comment changer une dalle abîmée par une autre : difficile !

Imaginez encore des dalles avec un coté arrondi en extérieur de 1 mm : inmontable ! , 1 mm arrondi vers l’intérieur : des jours entres dalles de 2 mm qui vous laisserons admirer votre sol par le dessous.

Un plancher doit être d’équerre !

Il existe également des critères à respecter pour les épaisseurs, le gauchissement ( la dalle boite t-elle ? ), le voilement vertical de la dalle, et les différences de hauteurs entre la surface du revêtement et les finitions périphériques.
Toutes ces spécifications doivent être contrôlées au long des processus de production, mesurées lors de l’essai en laboratoire et inscrites sur le PV.

4. Autres caractéristiques techniques

La norme NF EN 12825 décrit également les exigences en matière de :

  • Corrosion
  • Résistance au pelage des revêtements PVC, linoléums ( sols souples )
  • Réaction au feu ( EN13501-1 )
  • Résistance au feu ( EN 13501-2 )
  • Conductivité électrostatique ( EN 1081 )
  • Risques d’électrocution
  • Isolation acoustique ( NF EN ISO 10848-2 )
  • Conductibité thermique
Nous vous rappelons que la norme est disponible auprès d’organismes de distribution accrédités tels que l’AFNOR (http://www.afnor.org).